Le
développement de la zone industrielle de Roussillon
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I-
Les facteurs de
déplacement et d’implantation
1)
Déplacements
industriels
En 1914, la
première guerre mondiale éclate. Durant ce
conflit la chimie sera utilisée à des fins
militaires avec la création de gaz mortel, comme
l’ypérite (ou gaz moutarde).
Entre
dans la
conception de ces produits, le phénol, qui sera
utilisé
en grande quantité. Mais les usines chimiques d'alors
n'étant pas assez grandes pour répondre
efficacement
à la demande sont vite dépassées.
C'est ainsi que la
Société
Chimique
des Usines du Rhône
(SCUR) décide de créer une extension. Pour ce
faire,
elle demande, à la hâte, à la compagnie
privée
de chemin de fer Paris – Lyon
– Marseille (PLM) de trouver le terrain adéquat.
L'agglomération lyonnaise s'étant vite
developpée, il ne reste pas assez de place pour la
créer
aux alentours des usines principales. C'est ainsi qu'ils
choisiront
le site de
Roussillon installé au bord du Rhône mais surtout
relié à une ligne de chemin
de fer appartenant à leur société.
La ligne
permettra d'acheminer les matières premières
rapidement et
d'envoyer les produits finis le plus vite possible sur le front.
Le
Rhône a-t-il été un facteur pour le
déplacement des usines de la SCUR ?
Non, la société PLM n'a choisi ce site que pour
des
facilités de transport ferroviaire et d'espace libre. En
effet, le
Rhône n'est pas
utilisé pour la conception des
produits chimiques car une nappe phréatique était
et est toujours
utilisée pour cette production. Elle a comme
caractéristique d’être toujours
à 17
°C et potable. Tout
ceci explique le fait que
le Rhône n’a pas servi au transport de marchandises
(matières premières,
produits finis) immédiatement. En somme, le Rhône
n’était utilisé que pour le rejet
des effluents (eaux usées). Aujourd’hui ces eaux
sont traitées
par des stations d’épurations.
2)
Implantation
nucléaire

La présence d’un fleuve est un des
pré-requis à l’implantation de site
nucléaire. C’est pourquoi la centrale
nucléaire de St Maurice - St Alban s’est
implantée sur les bords du Rhône comme quatorze
autres sites installés sur
ce fleuve.
Réparti
sur 180
hectares,
le site nucléaire produit 16 milliards de kWh par an, soit 4
à 5% de la
production nationale et 13% de la consommation régionale.
Depuis sa création,
la centrale a produit au total 221 milliards de kWh. L’eau du
Rhône sert en
fait à refroidir les 2
réacteurs de la centrale afin d’éviter
l’incident nucléaire. Rappelons-nous de
cette terrible explosion survenue le 26 avril 1986 à
Tchernobyl
(Ukraine) ; car c’est avant tout un
problème de surchauffe qui a causé le
désastre, le problème de conception n’a
fait qu’amplifier la catastrophe.
II-
Le site chimique de
Roussillon aujourd’hui
1) L’usine principale : Rhodia

En 1928, la société chimique des usines
du Rhône (SCUR) fusionne avec
l’entreprise industrielle Poulenc Frères.
Ancienne branche chimique du groupe Rhône-Poulenc, Rhodia
devient en 1999,
après un scandale financier, une industrie autonome.
Employant 30.000 personnes
réparties sur cinq sites chimiques, dont deux en
Isère, elle se spécialise
au Péage de Roussillon dans la production
d’acétate
de cellulose (matière première
utilisée lors de la fabrication de films
photographiques et d’adhésifs).
Rhodia Acétol, situé à Roussillon,
emploie aujourd’hui environ 1500 salariés.
2)
L’expansion
de la zone industrielle de Roussillon
Les usines de la
SCUR
étaient à la base implantées
à Roussillon. Depuis,
de nombreuses usines se sont
installées à côté, comme par
exemple Tredi et Linde. Elles se sont installées
comme les usines de la SCUR
au bord du Rhône mais surtout sur le tracé des lignes
de chemins de fer du Paris Lyon Marseille, ce qui
permet comme toujours un approvisionnement plus rapide en
matière
première.
La
voie fluviale sera exploitée par une entreprise de
fabrication de béton,
gravier, etc, afin de pouvoir exporter plus facilement les tonnes de
roche. Le
Rhône servira aussi pour une usine de destruction automobile
dans le transport
des carcasses.
La
zone industrielle s’étend aujourd’hui
sur plusieurs communes, Saint Maurice l'Exil, Le
Péage de Roussillon, Roussillon, Salaise sur Sanne et
Sablons, avec des usines trés diversifiées.
Toutes
ces activités ont eu de nombreuses conséquences
sur la
population massées maintenant dans les environs.
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